Réseaux, câbles, écrans géants, micros, caméras sont au centre des préoccupations à l’UTBM, où des installations de haute technicité font la preuve de leur efficacité en permettant aux étudiants de bénéficier, à distance, d’enseignements basés sur les modalités de la pédagogie inversée. Une double démarche, pour des classes pas tout à fait comme les autres…
La classe inversée, ce n’est pas le monde à l’envers, mais une façon d’apprendre différente, avec des étudiants ou des élèves qui deviennent pleinement acteurs de leur apprentissage. Le principe ? Découvrir et travailler un cours en solo, à partir de supports pédagogiques comme des vidéos ou autres documents accessibles sur le net, fournis par l’enseignant. Le cours en présentiel devient ensuite un lieu d’échanges où, en groupe, sont discutées et appliquées les connaissances acquises, sous la houlette de l’enseignant, orchestrant l’ensemble. Si certains élèves estiment trop passif le rôle qu’ils ont à jouer dans un cours classique, les amenant parfois au bord de l’ennui, avec la classe inversée ils ont la possibilité de construire par eux-mêmes la connaissance, de se l’approprier, développent curiosité, réflexion et investissement personnel, selon un modèle basé sur l’interactivité et l’échange.
À l’UTBM, depuis quelques années, la classe inversée prend peu à peu sa place dans les pratiques, emportant l’adhésion des enseignants et suscitant l’enthousiasme des étudiants. Pour favoriser sa mise en application, l’établissement se dote de nouveaux équipements d’enseignement à distance, qualifiant cette classe du XXIe siècle non seulement d’« inversée » mais aussi de « virtuelle ».
Une classe bien campée dans la réalité
Abolir les distances pour faire profiter un maximum d’étudiants des nouveaux dispositifs d’enseignement, s’appuyer sur les possibilités offertes par le développement des nouvelles technologies, s’inscrire dans un mouvement de digitalisation de la pédagogie…, les conjonctions convergent aujourd’hui vers la mise en place de cours en visioconférence, fondés sur les principes de la classe inversée. Sophie Bertonneau est ingénieure pédagogique à l’UTBM depuis 2016, et travaille sur ce dossier au service Formation et pédagogie aux côtés de Fabienne Picard, qui en est la directrice. Avec la complicité de Robert Dorvidal, responsable audiovisuel à l’université de technologie, elle a travaillé à la mise en place d’un système de diffusion entre Sevenans et Montbéliard. « Grâce à l’équipement audiovisuel que nous avons installé, le cours dispensé en amphi à Sevenans est diffusé sur grand écran à Montbéliard, et les étudiants, qu’ils assistent à ce cours en présentiel ou à distance, peuvent suivre et participer de la même manière aux échanges, par micros et caméras interposés », explique Sophie Bertonneau. L’automatisation est le maître-mot d’un système conçu pour rendre sa mise en œuvre la plus simple possible et laisser tout loisir à l’enseignant de se consacrer à sa tâche. « L’enseignant lance le dispositif d’une simple pression sur un boîtier tactile placé sur son bureau. Il n’a pas besoin de code ou de numéro pour être mis en liaison avec le site de Montbéliard, précise Sophie Bertonneau. Et il peut tout aussi simplement transmettre des bandes-son ou des vidéos ».
Les essais de classe inversée à distance ont été menés pendant tout le premier semestre pour deux cours hebdomadaires, l’un en management, dispensé en français, l’autre en énergie et environnement, en anglais, auprès de groupes d’une vingtaine d’étudiants sur chacun des deux sites. Les retours satisfaisants encouragent à poursuivre l’expérience, qui sera reprise à l’automne prochain, après une pause permettant de peaufiner les installations techniques et surtout d’assurer une formation aux modalités de la classe inversée et de la visioconférence à de nouveaux enseignants. D’autres idées seront explorées, comme la possibilité pour l’enseignant d’écrire sur un tableau tactile avec diffusion par vidéoprojecteur, et pour l’étudiant de recevoir les contenus sur son mobile, tablette ou smartphone. À terme, tous les sites de l’UTBM devraient bénéficier de ce dispositif ambitieux et innovant, au service de la pédagogie, qui aura mobilisé les compétences complémentaires en audiovisuel, informatique, gestion du patrimoine, communication…, de nombreux personnels de l’établissement.
Crédits
Un article de : Catherine TonduCrédits photos : UTBM / DR