PME 4.0, un projet pour accompagner la transformation numérique des entreprises

 À l’heure de la transition numérique, les Fab Labs, Open Labs et autres tiers lieux sont des espaces de partage de compétences bien utiles pour aider les petites entreprises à se tourner vers l’industrie du futur. Ils sont au cœur du projet PME 4.0 piloté par l’UTBM.  

Comment mettre en œuvre l’internet des objets dans une entreprise quand elle ne compte que trois salariés, souvent débordés, parfois peu au fait de la question numérique ? C’est pour résoudre ce genre de casse-tête et aider les entreprises à entrer de plain-pied dans l’industrie du futur que le projet PME 4.0 est né à l’UTBM. On l’aura compris, la démarche concerne plus particulièrement les entreprises de petite taille, TPE et PME, mais la philosophie et les moyens à mettre en œuvre sont valables pour toutes : savoir frapper à la bonne porte pour bénéficier de compétences et de conseils avisés, le tout sans grever son budget.

Animés par des adhérents qui disposent l’un d’un bagage en organisation industrielle, l’autre d’années de pratique en informatique, pour ne citer que ces exemples, les « tiers lieux » sont des ressources clés et se placent au centre du projet PME 4.0. Tiers lieux, ce terme générique désigne tous les environnements sociaux, propices à l’innovation, hors de chez soi ou du travail. 

Il englobe non seulement les FabLabs, dédiés aux aspects de fabrication, mais aussi les espaces de créativité et de coworking, tout un contexte favorisant le partage de talents. À l’UTBM, le Crunch Lab offre pour sa part de multiples possibilités, bénéficie de l’expertise des membres de l’université qui l’héberge et d’un environnement économique et industriel porteur. 

Maîtriser son sujet

Il est l’un des partenaires clés du projet PME 4.0, piloté par l’UTBM en collaboration avec des entreprises de la région (voir encart). « Les tiers lieux peuvent aider les entrepreneurs à acquérir un minimum de notions de façon à ce qu’ils maîtrisent mieux les sujets qui les préoccupent, explique Olivier Lamotte, responsable de l’UTBM Innovation Crunch Lab. Ils peuvent ainsi capitaliser des connaissances avant par exemple d’envisager l’achat d’un équipement ou de faire intervenir un expert dans leur entreprise ». Parfois les besoins sont très basiques et les solutions simples à mettre en œuvre : Olivier Lamotte estime que les ressources disponibles dans les tiers lieux peuvent résoudre la grande majorité des problèmes qui se posent aux entreprises, y compris sur la question du numérique. Certaines préoccupations sont communes à toutes et peuvent faire l’objet d’une mutualisation des compétences sans crainte de perte de confidentialité, c’est le cas d’un sujet comme la sécurité internet.

Nourris de l’expérience des uns et des autres, les tiers lieux ne présentent cependant pas tous les mêmes caractéristiques.

Le projet PME 4.0 prévoit d’identifier sur l’ensemble du territoire régional ceux qui sont les plus en capacité de travailler pour l’industrie, et de valoriser leurs potentialités respectives auprès des entreprises.

 

Maillage régional

PME 4.0 a été sélectionné lors d’un appel à projets régional pour l’accompagnement à la transformation numérique. À ce titre il a obtenu un financement de deux ans (2020-21) pour mettre en œuvre une politique fondée sur les ressources proposées par les tiers lieux qui se développent sur l’ensemble du territoire. Un consortium a été créé, réunissant l’UTBM et cinq entreprises régionales : Cristel, Delfingen, WuDo, Up-Rise, et Place du local, cette dernière ayant dû renoncer à son engagement faute de temps. Un deuxième cercle d’une dizaine d’entreprises s’est formé depuis le lancement du projet, rejoint par différents tiers lieux sur la région et en Suisse voisine. « Un nouveau projet est en cours de réflexion pour déployer une symétrie de moyens servant les mêmes ambitions, de part et d’autre de la frontière », raconte Olivier Lamotte.

 

Il est envisagé dans un projet complémentaire de cartographier ces compétences et de suivre leur dynamique grâce à une technologie bien connue des géants du net : comme eux, il s’agit de profiler les adhérents pour tout connaître de ce qui se fait dans les tiers lieux, à ceci près que la démarche sera effectuée en toute transparence : une différence de taille, qui devrait balayer d’éventuelles inquiétudes. « L’objectif est de constituer et de faire vivre un réseau pour disposer d’un maximum de compétences. » Un dispositif gagnant-gagnant pour donner une latitude et des ressources maximales à toutes les entreprises en route vers l’industrie 4.0.

Crédits


Un article de : Catherine Tondu
Crédits photos : UTBM / DR

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