Le papa du FIMU, c’est lui

Aujourd’hui à la retraite, Jean-Jacques Clair, ancien professeur à l’UTBM, a créé le FIMU il y a 29 ans, en 1987. Il se souvient.

2.700 étudiants au sein de l’UTBM et presque autant de musiciens étudiants et amateurs attendus durant ce week-end de Pentecôte 2016 : la 30e édition du FIMU promet d’être grandiose et inoubliable. Le festival, aujourd’hui incontournable dans la cité du Lion, est né de la volonté d’un homme, Jean-Jacques Clair, professeur aux multiples casquettes et passionné de musique.
Imaginez… Au départ, ils étaient 16. Seulement 16 étudiants au sein de la « première promo » en 1986. L’UTBM n’est alors qu’une antenne de l’université de technologie de Compiègne, fraîchement implantée à Sévenans. Jean-Jacques Clair arrive tout droit de Berne en Suisse où il était diplomate et renoue avec son premier métier : l’enseignement. Violoniste, la musique est pour lui comme une seconde nature. Alors lorsque le maire de l’époque, Jean-Pierre Chevènement, lui demande comment animer la ville avec les étudiants, il imagine un rendez-vous musical en s’inspirant de ce qu’il a vu de l’autre côté de la frontière et en Europe. « Le maire m’a fait confiance. Trois jours après lui avoir déposé le projet, il donnait son feu vert », se souvient-il.

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« Il y a avait une bonne ambiance, comme dans une colonie de vacances »

Avec l’aide de Dominique Pizzini, des services techniques de la Ville, il met sur pied en quelques semaines ce qui allait devenir l’un des plus grands festivals de musique universitaire du Grand Est. Tout est à construire, mais chacun met la main à la pâte avec enthousiasme et déjà, le rôle des bénévoles s’avère essentiel : « Nous sommes partis avec un budget de 100.000 francs. Nous faisions nous-mêmes les collages, les affiches. Il y avait une bonne ambiance, un peu comme dans une colonie de vacances », sourit Jean-Jacques Clair. Grâce à son large carnet d’adresses constitué en Suisse, il convainc les universités de Fribourg, Berne, Genève et les lycéens de Leonberg en Allemagne de venir jouer à Belfort. Plus de 200 musiciens font le déplacement pour la première édition du festival, baptisé FIMU, qui a lieu le 21 juin 1987 en vieille ville. « A 10h, nous avons vu les gens arriver avec le soleil dans la cathédrale Saint-Christophe. L’orchestre de Berne a commencé à jouer. C’était bondé et j’ai entendu : “je ne pensais que la musique était si belle”. Le pari était gagné », se souvient avec émotion le « papa » du FIMU. Rapidement, le festival passe à trois jours durant le week-end de la Pentecôte. Il s’étoffe et s’européanise grâce, une nouvelle fois, aux nombreux contacts de Jean-Jacques Clair. En 1989, lors de la troisième édition, Bratislava, Trieste, Paris, la Haye et Mons se relaient sur sept scènes à travers la ville.

 

En 1990, c’est l’apothéose. Jean-Jacques Clair est fou de joie : le violoniste prodige Yehudi Menuhin -qui aurait eu cent ans cette année- accepte de devenir le parrain du FIMU. Son créateur envisage alors de développer une fondation, sur le modèle suisse, autour du festival. Malheureusement, ces projets ne se concrétiseront pas et après cinq éditions, Jean-Jacques Clair passera le flambeau. « J’avais d’autres choses en tête, d’autres projets », résume-t-il. Aujourd’hui, il aime toujours à regarder de temps en temps la lettre manuscrite de Yehudi Menuhin qu’il a précieusement conservée.
Mélomane, Jean-Jacques Clair n’a jamais cessé de défendre la musique. Il a été président de l’association des Amis de l’orgue à Luxeuil et s’est investi, entre autres, dans le festival Musique et Mémoire en Haute-Saône. Son bébé, le FIMU, est devenu adulte et poursuit toujours, 29 ans après, son but initial : « montrer que la musique est accessible à tout le monde et que les étudiants peuvent continuer à jouer d’un instrument en parallèle de leurs études ».

Encadré : Bio express

  • Naissance le 30 mars 1942 à Paris.
  • Formation : Ingénieur de l’Institut d’Optique. Docteur d’État.
  • De 1983 à 1986 : diplomate à Berne.
  • De 1986 à 2005 : travaille à l’UTBM. Comme directeur des relations exterieures industrielles et internationales d’abord, puis crée la formation continue (formation Fontanet). Président du CEVU. Termine sa carrière comme directeur des affaires culturelles. A enseigné au sein du département Genie mécanique puis Humanités et a créé le mineur européen ainsi que le DESS CIDO (Intelligence économique).
  • Jean-Jacques Clair a également été chercheur a l’UMR du CNRS et créateur de Bel 3D entreprise de prototypage rapide Belfort (rachetée en 2004).

 

Crédits

Un article de : Eléonore Tournier
Crédits photos : UTBM /DR

  

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