Le concept de chaire fait son chemin dans les universités françaises, soulignant le rapprochement du monde académique avec l’entreprise. L’UTBM et EDF, déjà partenaires de longue date, ont souhaité renforcer encore leur collaboration avec la création d’une chaire industrielle qui les ouvre à de nouvelles perspectives en matière de recherche comme de formation.
Performance énergétique
Toute chaire industrielle se définit par son intitulé. Celle créée en mai dernier entre l’UTBM et EDF porte le nom de « Performance énergétique », une appellation qui en soi n’a rien de surprenant, mais dont on ne soupçonne peut-être pas la variété des aspects qu’elle englobe, de l’habitat à la production électrique en passant par les transports. Vastes sujets, domaines de pointe aux enjeux forts, à la fois sujets d’étude pour les chercheurs et les étudiants à l’UTBM, et partie prenante des activités d’EDF.
Les projets développés dans la chaire toucheront de façon transverse les 4 pôles instituant les pratiques et la stratégie d’ensemble de l’université de technologie comtoise : Industrie 4.0 ; Énergie et informatique ; Mobilités et transport du futur ; Humanités. Ils auront des répercussions sur les enseignements dispensés, bien sûr dans les filières dédiées à l’énergie, mais pas seulement : les formations en génie mécanique, en génie industriel et en génie électrique sont aussi largement concernées.
Directeur du Pôle Énergie et Informatique à l’UTBM, David Bouquain raconte la genèse de la collaboration avec EDF : « L’entreprise intervient dans certains enseignements de spécialité depuis la création du diplôme d’ingénieur en énergie en 2009. Cette collaboration s’est peu à peu ouverte sur le monde de la recherche, et a donné lieu au montage de projets partenariaux ». Les liens se tissent au fil des années, et aujourd’hui les deux entités se déclarent prêtes à franchir une étape supplémentaire, qui verra leur partenariat se renforcer et s’engager sur le long terme.
L’argent n’est pas toujours le nerf de la guerre
Si une chaire industrielle consiste à impliquer une entreprise privée dans la recherche publique, cela ne se traduit pas nécessairement par l’apport de fonds. Ici la concrétisation de l’accord passe par la mise à disposition d’équipements et surtout de compétences humaines : du côté de l’UTBM, c’est un enseignant-chercheur qui consacrera une grande part de son activité de recherche aux projets. Chez EDF, Pascal Laude, directeur de l’efficacité énergétique, est l’artisan de l’accord et s’impliquera en priorité dans la chaire. « Plusieurs comités d’expertise scientifique vont être constitués autour des projets, le bâtiment, l’hydrogène… L’objectif à terme est d’intégrer davantage d’équipements et de personnels, voire d’associer des fournisseurs ou des sous-traitants, toujours dans l’objectif de faire avancer les recherches de manière dynamique et en lien avec les attendus », précise David Bouquain.
La chaire constitue aussi des débouchés pour les étudiants, qui pourront participer aux projets, effectuer des stages ou des apprentissages dans l’entreprise. Actuellement, ils sont une dizaine à rejoindre les rangs d’EDF et de ses filiales chaque année pour effectuer une période de formation sur le terrain : ce chiffre devrait nécessairement augmenter à l’avenir.
La création d’une chaire industrielle implique également des répercussions sur les orientations stratégiques de l’établissement. Les activités et les intérêts des deux structures s’orientent dans le même sens, celui de la performance énergétique, en vue de participer pleinement à la transition écologique annoncée et à conforter les valeurs du développement durable. Les projets partenariaux développés au sein de la chaire aideront l’université de technologie à opérer des choix et à prendre les décisions répondant le mieux possible aux enjeux sociétaux de demain.
Crédits
Un article de : Catherine TonduCrédits photos : UTBM / DR