Côté cour – Fenêtre sur cours
S’il est docteur en mathématiques, Alexis Flesch a fait à l’UTBM le choix de l’enseignement et non de la recherche. Le choix du contact plutôt que celui d’une activité assez solitaire, choix qui l’a conduit ensuite à prendre la direction du tronc commun il y a deux ans. Mais si côté pro il aime se centrer plutôt sur ce grand domaine d’activité, dans ses loisirs il est plutôt touche-à-tout.
« C’est une star auprès des étudiants ! » confie sans rire un membre du personnel… Certainement parce qu’Alexis Flesch est ici avant tout pour eux. L’enseignant en mathématiques est arrivé à l’UTBM en 2012, juste après avoir passé, en juillet, sa thèse[1] au laboratoire de mathématiques de l’université de Besançon, sa ville d’origine où il a également décroché son bac scientifique, au lycée Pasteur. Et l’enseignant le confirme, ici en effet ce qu’il aime, c’est faire de l’enseignement et « se frotter » aux étudiants, qui sont en outre « sympas et motivés ». Même si Alexis Flesch a poussé jusqu’au doctorat, celui-ci savait « déjà qu[‘il] voulai[t] être enseignant dès le lycée ». « Je n’étais bon qu’en maths alors que j’étais une quiche en histoire, en français, en philo, et j’aimais beaucoup expliquer des choses à mes camarades, ça ma paru naturel », s’amuse l’enseignant. Et puis, en plus de son intérêt marqué pour les maths, c’est aussi l’histoire d’une « rencontre », comme bien souvent quand naît une vocation, celle d’un prof de seconde qui lui a « beaucoup plu ».
Il passe d’ailleurs l’agrégation en 2007 avant d’entamer son doctorat et de vivre sa première expérience de prof durant la préparation de sa thèse, puisqu’il occupe un poste d’ATER (Attaché temporaire d’enseignement et de recherche) à mi-temps à l’université durant l’année 2011-2012. Et même si le doctorat l’amène à mettre « sur la table » la question de la recherche, cette expérience lui confirme qu’il « préfère clairement l’enseignement ». D’autant que la recherche est pour lui une activité trop « solitaire », en plus d’être « chronophage » et pas exempte de lourdeurs administratives, ne serait-ce que pour trouver des éditeurs lorsque l’on doit publier…
« J’ai accepté la direction du tronc commun pour comprendre le fonctionnement de l’UTBM, rencontrer d’autres collègues, encadrer et suivre les étudiants pour les aider à s’orienter »
Encadrer, suivre, accompagner à la réorientation des étudiants du tronc commun
Résultat, son investissement dans l’enseignement fait qu’il est invité, dès 2015, à prendre la place de directeur du tronc commun à l’UTBM. Qu’il accepte, « un peu pour rendre service » mais aussi et surtout « pour faire autre chose, comprendre le fonctionnement de l’UTBM, rencontrer d’autres collègues, répartis sur d’autres sites et que je n’aurais jamais rencontré autrement, et encadrer et suivre les étudiants pour les aider à s’orienter ». Dernière dimension qu’il apprécie tout particulièrement. « Mon rôle est aussi de les écouter quand ils ont des soucis, s’ils veulent se réorienter. De les accompagner », aime-t-il raconter. « Et de faire le lien entre eux et l’administration. » Un travail pas si simple quand on sait que 550 étudiants sont en tronc commun et que quelque 20 % d’entre eux peuvent être en échec à un moment du cursus. Étudiants pour lesquels il a donc été amené à organiser des réorientations au moment des jurys, huit fois dans l’année, jusqu’à ce qu’il quitte ce poste de direction à la rentrée 2017, pour se recentrer sur son activité d’enseignement.
Ce n’est pas la seule responsabilité qu’il a prise au sein l’établissement. Il a également travaillé au sein d’un groupe de travail sur la pédagogie innovante, joué à plusieurs reprises le rôle d’ambassadeur de l’établissement, pas seulement à l’occasion des journées portes ouvertes mais aussi sur des forums et des salons. Enfin, il a participé durant un an, dès le changement de direction en septembre 2016, au « chantier » lancé avec le comité de direction consacré à la réforme structurelle de l’établissement.
Création et partage de ressources avec d’autres enseignants depuis son site web
Son activité ne se limite néanmoins pas à l’enceinte de l’UTBM. Il aime aussi partager son intérêt pour les maths et la pédagogie en se servant de l’une de ses passions, l’informatique. Le jeune professeur de 32 ans a en effet conçu des logiciels qu’il partage avec d’autres enseignants sur son site web, http://alexisfles.ch/, comme Partielator[2], logiciel qui permet de détecter automatiquement tous les exercices contenus dans les fichiers .tex, et de créer facilement et rapidement des feuilles d’exercices en réutilisant ceux qui sont donc déjà présents sur l’ordinateur. Son site propose aussi d’autres ressources, comme des supports de cours ou encore des examens avec leurs corrigés. Une activité qui confirme aussi que, décidément non, l’activité solitaire ça n’est pas pour lui…
Côté jardin – Des passions au long cours
Des passions ? Je suis un peu touche-à-tout. L’une de mes plus anciennes passions est l’origami. On m’a offert un bouquin à Noël lorsque j’avais 9 ans et c’est parti ! De temps en temps, ça me pique et j’en fais. Et je les abandonne parfois sur un bord de fenêtre en me disant que quelqu’un les aimera et les récupérera (sourire). Et il paraît que lorsque l’on fait 1000 grues en origami dans l’année, ça porte bonheur !
D’autres centres d’intérêt ? J’ai fait du trombone à coulisse puis du piano au conservatoire du CM1 jusqu’en 3e. J’aime bien aussi les jeux vidéo. Je joue depuis l’achat de ma première console Nintendo au primaire. J’ai d’ailleurs fabriqué une borne d’arcade en 2012 dans laquelle j’ai mis plusieurs jeux. J’ai toujours rêvé d’en avoir une ! Notamment parce que j’aime bien les vieux jeux, de type Pac-Man et Puzzle Bobble. J’y joue avec ma compagne ou mes copains même si je préfère être avec eux au salon, en mode jeu de société. J’aime aussi le bricolage, le câblage… J’ai refait tout l’intérieur de ma maison. J’aime tout autant être dans l’apprentissage des techniques, que le plaisir de voir un produit fini et de me dire « c’est moi qui l’ai fait ! » Et enfin le sport. Je n’arrêterai jamais ! J’ai fait de l’aviron, du kayak, de l’escrime, du hand-ball, du basket, du jujitsu, du golf à la fac et depuis quelques années, depuis la L3, je me suis arrêté sur le volley que j’ai même pratiqué en compétition. J’aime bien le sport d’équipe et c’est un sport sans contact, non violent… Le sport c’est une drogue, à la fois du plaisir et du bien-être, et ça me permet de faire une coupure avec le travail.
« Je regarde beaucoup de séries télé. Mais à cause de mes étudiants, je suis obligé de les regarder au fur et à mesure parce qu’ils me spoilent même si je les menace de leur mettre une mauvaise note aux examens (rires) ! »
Si vous avez conçu une borne c’est que vous vous intéressez à l’informatique ? Mes parents ont acheté un ordinateur alors que j’étais très jeune. J’ai trouvé ça génial et j’ai commencé à faire de la programmation. Je travaille notamment depuis 8 ans sur un logiciel qui permet de concevoir des sujets d’examens ou des exercices et que je partage avec d’autres enseignants. Je m’amusais aussi à écrire des scripts pour fabriquer des petits robots qui répondent à des commandes basiques. J’ai acheté un petit Yoda en plastique, je l’ai ouvert et j’y ai mis un micro-contrôleur. Et quand je reçois un mail, il s’allume (sourire). Et je regarde beaucoup de séries télé, comme Game of Thrones, Battlestar Galactica, Westworld ou encore South Park. Je suis très science fiction. Mais à cause de mes étudiants, je suis obligé de les regarder au fur et à mesure parce qu’ils me spoilent même si je les menace de leur mettre une mauvaise note aux examens (rires) !
Crédits
Un article de : Camille PonsCrédits photos : Etienne Kopp
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[1] . « Bandes de confiance par vraisemblance empirique : delta-méthode fonctionnelle et applications aux processus des événements récurrents »
[2] . Version française du logiciel Texamator