Certains sont enthousiastes à l’idée de partir à l’étranger, d’autres se montrent plus frileux et manifestent une certaine inquiétude devant l’expérience… Les nouvelles mesures prises à l’UTBM vont mettre tout le monde d’accord : à partir de la rentrée prochaine, tous les étudiants inscrits à l’université de technologie comtoise verront un séjour de trois mois à l’international figurer à leur cursus d’études. Un dispositif souple, que les étudiants pourront s’approprier et adapter en fonction de leur projet et de leurs objectifs d’étude.
Partir au Québec, en Argentine, en Pologne ou en Espagne ? De nombreux élèves de l’UTBM en font déjà l’expérience, d’autres, tous les autres même, vont suivre leur exemple dans les mois et les années à venir. Les dispositions prises dans le sens de cette ouverture à l’international vont en effet passer à la vitesse supérieure, boostées par les recommandations de la CTI, la Commission des titres d’ingénieurs, qui insiste sur l’importance d’enrichir sa formation sous d’autres latitudes. Si ces recommandations concernent toutes les écoles d’ingénieurs françaises, elles vont prendre un caractère obligatoire à l’UTBM. « Mais les étudiants ont de plus en plus conscience de l’importance de partir, de la richesse qu’un séjour à l’étranger va leur apporter », témoigne Heather Cooper, directrice des relations internationales à l’UTBM, qui entend bien convaincre les éventuels réticents d’une telle opportunité. « Aujourd’hui, les ingénieurs sont la plupart du temps en contact avec l’international, qu’il s’agisse de relations avec des clients, des fournisseurs, des sous-traitants ou même des collègues… » Au-delà des compétences linguistiques qu’il permettra de renforcer, un petit séjour hors de France est l’occasion de s’immerger dans une autre culture, de ressentir ce que représente de se trouver dans un contexte inconnu, de développer ses capacités d’adaptation devant des situations nouvelles, de s’ouvrir au monde.
Une formule tout en souplesse
La durée du séjour est fixée à trois mois minimum, qu’il est possible d’effectuer d’un bloc ou par périodes. Voilà pour la règle de base, qui ne manquera pas d’évoluer d’elle-même vers des séjours plus conséquents : avec le recul, les statistiques montrent que la grande majorité des étudiants part six mois. Les étudiants auront par ailleurs le choix des armes : stage en entreprise, réalisation d’un semestre d’études dans une université partenaire, voire activité de vacances. L’expérience, qu’elle soit académique ou de travail, doit dans tous les cas avoir lieu au cours des cinq années du cursus pour les étudiants qui arrivent en premier cycle ou, pour les étudiants qui arrivent directement en cycle ingénieur, dans les trois années du cursus. Petite restriction pour les apprentis, qui devront opter pour un régime spécial : leur séjour à l’étranger sera partie prenante du temps effectué en entreprise ; il pourra concerner un temps de travail dans une filiale ou un bureau de la structure qui les accueille en apprentissage, une mission à l’international que leur aura confiée leur employeur, ou une période dans une autre entreprise, par exemple sous forme de stage, et toujours sous l’impulsion de leur employeur. « Un accompagnement est prévu pour aider les entreprises dans cette démarche, notamment en ce qui concerne les formalités administratives », précise David Bouquain, responsable des relations avec les entreprises à l’UTBM.
Tous les élèves ingénieurs seront concernés par cette mesure dès la rentrée 2017. Actuellement, 50 % des étudiants de l’UTBM effectuent un séjour à l’étranger, soit pour un stage dans une entreprise, soit pour un semestre d’études, principalement dans des établissements avec lesquels l’université de technologie entretient des relations de partenariat. Les partenaires les plus fréquentés se trouvent au Canada, au Québec, en Pologne, en Grande-Bretagne, en Argentine, en Espagne et en Chine, à Shanghai, où a été fondée une université de technologie sur le modèle français : UTSEUS, Université de Technologie Sino-Européenne de l’Université de Shanghai.
. « Nous souhaitons développer la formule des double diplômes, qui pour ceux qui existent déjà, fonctionnent très bien. Le renforcement de la mobilité des étudiants à l’étranger est un moteur pour intensifier les relations avec nos partenaires, et créer des conditions d’apprentissage encore plus favorables pour nos étudiants », conclut Heather Cooper.
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Un article de : Catherine Tondu
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