L’université de technologie s’installe au Mexique

Impulsée par de grandes entreprises françaises installées au Mexique, soutenue sur place par de grandes structures académiques nationales et par le gouvernement, l’idée de la création d’une université de technologie au Mexique fait peu à peu son chemin, et devrait aboutir à la création d’un pôle de formation dans un premier temps, puis d’une plateforme scientifique et industrielle. Un challenge dans lequel s’investissent les trois universités de technologie françaises pour un rayonnement conjoint à l’international.

Peuplé de 124 millions d’habitants, fort de secteurs industriels le plaçant en bonne position dans les classements mondiaux, le Mexique intéresse particulièrement les entreprises. C’est à la demande de grands noms de l’industrie française comme Saint Gobain et Alstom, implantés dans ce pays, que l’UTC (Compiègne) et ses consœurs de l’UTBM et de l’UTT (Troyes) vont s’exporter sur le sol mexicain. Les deux géants de l’industrie nationale souhaitent en effet voir se créer une école d’ingénieurs à la française sur le sol mexicain, pour répondre à leurs besoins de recrutement. Une demande relayée par l’ambassade de France à Mexico, et qui débouchera sur l’ouverture d’une formation calquée sur le modèle des universités de technologie françaises. « La volonté est de faire bénéficier les futurs ingénieurs de la richesse d’une double culture, la culture du pays dans lequel ils vivent et travailleront, et celle dispensée par le biais d’une filière ingénieur inscrite dans la tradition française, qui plus est selon la philosophie de l’université de technologie », explique Heather Cooper, directrice des Relations internationales à l’UTBM.

Le cursus s’adressera ainsi aux élèves des lycées français de Mexico, qui seront partie prenante de la création d’une plateforme spécifique à cette formation, et qui fera l’objet de la construction de bâtiments dédiés. Si le porteur du projet est l’université de technologie de Compiègne, l’UTBM et l’UTT s’investiront tout autant dans sa mise en place et son suivi. La plateforme est amenée à évoluer et à devenir à terme un véritable pôle de compétences, tourné vers les activités de recherche et ouvert aux échanges avec les entreprises.

Exportation de savoir-faire

Dans l’immédiat, l’enseignement est la priorité. Une cinquantaine d’élèves devraient rejoindre les bancs de la toute nouvelle université de technologie à la rentrée prochaine. Un tronc commun équivalent à celui des UT françaises servira de préambule à un enseignement par filières, et les cours seront assurés par des enseignants du Lycée franco-mexicain et de l’Institut polytechnique national, selon une organisation orchestrée depuis l’Hexagone. « Chaque module sera supervisé par un enseignant de l’une des trois universités de technologie françaises », précise Heather Cooper. L’enseignant tuteur aura ainsi un droit de regard sur les sujets d’examens comme sur les corrections, et veillera au bon déroulé du cursus. Un suivi à distance agrémenté de courts séjours sur place une à deux fois dans l’année pour affiner son appréciation, dispenser ses propres cours en complément de ceux figurant sur la maquette pédagogique, et surtout développer le contact à la fois avec les étudiants et les enseignants.

La création de l’université de technologie de Mexico bénéficie du partenariat de l’Institut polytechnique national, de l’Université nationale du Mexique et de l’Université ibero-américaine. Elle est fortement soutenue par le gouvernement mexicain, qui accordera des bourses aux futurs élèves, et par l’ambassade de France au Mexique. Outre les entreprises qui ont impulsé cette initiative, l’objectif est d’intéresser d’autres grands comptes, comme ENGIE, THALES, SAFRAN ou encore AIRBUS. En 2012, le Mexique occupait la 9e place pour la production mondiale de pétrole, et la 8e pour la production automobile, un domaine où elle était 4e à l’exportation. L’agroalimentaire, l’industrie lourde, les industries automobiles et aéronautiques, le secteur tertiaire, notamment le tourisme, l’audiovisuel et les télécommunications, font partie de ses points forts.

2 MVP : Minimum Viable Product

Crédits

Un article de : Catherine Tondu
Crédits photos : DR

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