L’idée remonte à trois ans. Si l’association n’a pas encore le label officiel de Junior-Entreprise, les étudiants ont déjà mis en place l’activité de conseil auprès des professionnels depuis le début de l’année, juste après le dépôt des statuts à la préfecture le 12 décembre dernier.
Trois étudiants sont à l’origine du projet. Alexandre Videau, qui a assuré la présidence de l’association au premier semestre 2014, Maxime Groleau et Pierre Vincenti qui avait de son côté montré son appétence pour l’entrepreneuriat en lançant aussi le club Start-UTBM. Ils ont donné naissance à une association de Junior Conseil, destinée à devenir Junior-Entreprise (JE), dès lors qu’elle aura obtenu plusieurs labels délivrés par la CNJE (Confédération nationale des Junior-Entreprises). Objectif de cette nouvelle association : permettre aux étudiants de développer une expertise professionnelle en menant des missions d’études et de conseil rémunérées auprès des professionnels et préparer ainsi leur future insertion professionnelle tout en développant le goût de l’entrepreneuriat.
« S’investir dans une JE est intéressant parce que c’est un peu un exercice grandeur nature qui permet de se préparer à son avenir »
L’esprit d’entrepreneuriat est d’ailleurs ce qui unit ces bénévoles. Ainsi Alexandre Videau, qui a obtenu son diplôme cette année en branche IMSI (Ingénierie et management des systèmes industriels), avait choisi d’effectuer un premier stage dans une start-up, Zenpark, qui a développé un service de partage de parkings. Se faire la main sur des travaux de conseil en direction des entreprises durant son temps libre n’était pas dû au hasard. « S’investir dans une JE est intéressant parce que c’est un peu un exercice grandeur nature qui permet de se préparer à son avenir », confie-t-il. « D’ailleurs, ceux qui travaillent en JE sont souvent des jeunes qui ont le projet de créer leur propre boîte. »
S’inspirer de l’expérience de la Junior-Entreprise de l’UTC
De son côté, Nathanaël Rolland, qui a succédé à Alexandre Videau à la présidence de l’association, y voit, au-delà de son attrait pour « le challenge, la prise de risques et l’esprit d’équipe », un moyen de mieux appréhender « les aspects business et management que l’on ne retrouve pas forcément dans le cursus de l’UTBM », tout en « développant des contacts avec les entreprises ». Un bon moyen donc d’« anticiper ainsi son insertion professionnelle ». Tout en contribuant « au développement de l’image de marque de l’UTBM »…
Comme la motivation ne suffisait pas, les étudiants n’ont pas hésité à s’appuyer sur le savoir-faire de la JE implantée à l’Université de technologie de Compiègne, vieille de trente ans, l’USEC. En plus de leur participation en mars dernier au Congrès régional de la CNJE à Paris, et de rencontres organisées avec l’USEC fin juillet pour « se former » et bénéficier de « retours d’expériences », de partages de ressources et de fiches de travail, les membres posent aussi les bases des relations qu’ils comptent renforcer dans le cadre du réseau inter-UT.
Huit membres et des études déjà lancées
Aujourd’hui, l’association compte huit membres. Elle s’est fixée deux objectifs pour sa première année d’existence : réaliser au minimum 5 études et obtenir le label de Junior-Création auprès de la CNJE, qui permettra « d’être plus crédible auprès des professionnels et de pérenniser la structure », explique Nathanaël. Car la marque Junior-Entreprise certifie par un audit annuel la qualité de l’organisation, du service et des études. Le dossier est en « cours d’instruction » et une première grosse étude, dotée d’un financement de 2600 euros, a été décrochée auprès d’une école doctorale à Besançon, pour étudier la faisabilité de création d’un site web d’inscriptions des doctorants et réaliser dans la foulée le produit technique.
Les membres négocient aussi le développement d’une application smartphone et android auprès du service communication de l’UTBM et ont démarré leur activité de prospection sur le parc d’activités de Techn’hom, auprès d’entreprises telles que Sigma ou Cegelec. Le but étant, comme le souligne Nathanaël, « de se diversifier et de pouvoir proposer des études aux étudiants dans tous les domaines, informatique, mécanique, génie électrique… ».
Les avantages pour ceux qui choisissent de s’investir dans l’association sont nombreux. Au-delà des qualités inhérentes à la gestion d’une association (management de projet, travail en équipe, communication, etc.), les étudiants peuvent tout autant développer un réseau de contacts professionnels qu’une expertise conseil en se rodant aux missions de prospection ou à celles des chargés d’études qui réalisent les missions. Une deuxième catégorie de missions réservée aux étudiants de 4e année, parce qu’elle nécessite déjà un certain savoir-faire. Pour ceux qui sont intéressés, que ce soit pour réaliser une mission ou, dès la première année d’études, s’investir dans le développement de l’association, la Junior-conseil propose d’ores et déjà des informations sur sa page Facebook et son compte Twitter. À terme, un site internet (web.utbm.fr/junior-conseil) servira aussi au recrutement des membres puisque l’association envisage d’y présenter les missions à réaliser. Les amateurs pourront ainsi épouser la devise de l’association : « diffuser [l’esprit d’entreprendre] et créer »…
Une Junior entreprise, késako ?
Le concept date des années 70. Fonctionnant sur le modèle des cabinets de conseil, les Junior-Entreprises sont des associations étudiantes implantées dans les écoles et les universités. Elles permettent aux étudiants de compléter leur enseignement en proposant des prestations à des entreprises, administrations ou créateurs d’entreprises. Les études sont rémunérées et les budgets peuvent se chiffrer en centaines de milliers d’euros.
La Confédération Nationale des Junior-Entreprises indique que, selon une enquête réalisée en 2010 par son pôle Conseil & Formation, 90 % des anciens Junior-Entrepreneurs ont déclaré : « À compétences égales, l’expérience en Junior-Entreprises a favorisé ma candidature ».
À ce jour, la CNJE recense des Junior-Entreprises dans 160 établissements, qui œuvrent auprès de plus de 2000 clients et dans plus de 40 domaines de compétences parmi lesquels le développement web, le marketing et la communication ou encore le génie civil, énergétique et mécanique.
Crédits
Un article de Camille PonsCrédits photos : UTBM / DR