La structuration de l’UTBM en quatre pôles opérationnels est tout droit issue du projet d’établissement Synergie, et veut répondre à des enjeux qui, très vite, vont concerner le domaine de la technologie et ses métiers. Cette nouvelle organisation mise sur une plus grande transversalité, dont devrait bénéficier à la fois la recherche et sa valorisation, et la formation.
Être à même de répondre aux enjeux
Que seront les métiers de l’ingénieur à l’horizon 2030 ? Pour la moitié d’entre eux, cela reste une inconnue. Cependant, on pressent qu’ils exigeront des compétences plus transversales, plus diversifiées qu’aujourd’hui. Cette dimension plurielle fait écho aux convictions de l’UTBM, qui, comme les autres universités de technologie, a dès sa création inscrit la pluridisciplinarité à son ADN. Car la technologie est un tout et ne se morcelle que rarement en matières bien distinctes, suivant une partition qui serait purement disciplinaire, la raison principale étant qu’elle porte des enjeux de société qu’il convient d’appréhender dans leur globalité. La question de la transition énergétique est à ce titre un exemple parlant. « La technologie n’est pas l’application de sciences, c’est une science à part entière, avec une dynamique qui lui est propre », rappelle Ghislain Montavon, directeur de l’UTBM.
Convaincue par nature, motivée par l’avenir, l’UTBM entend renforcer cette part de transversalité qui est la sienne, en allant « plus loin dans l’université intégrée ». Le candidat Montavon, qui aujourd’hui préside aux destinées de l’UTBM, avait inscrit cette volonté au projet Synergie ; le directeur et son équipe lui donnent une assise structurelle en cette rentrée, en organisant l’établissement en quatre pôles.
Quatre pôles, autant de forces
Humanités ; Mobilité et transports du futur ; Industrie 4.0 ; Énergie et informatique : les dénominations choisies pour les pôles affichent d’emblée les points forts de l’UTBM, et les axes de développement qu’elle souhaite privilégier. Ghislain Montavon souligne l’originalité et l’importance de l’axe Humanités, qui, en monopolisant par exemple près d’un tiers de la maquette pédagogique des élèves-ingénieurs de l’établissement et une activité de recherche en propre, couplée avec les travaux de recherche en sciences pour l’ingénieur, participe pleinement à la construction du « fait technologique ». « Nous avons cette préoccupation constante de mettre en interaction la technologie et la société. Ce couplage Sciences pour l’ingénieur / Sciences humaines et sociales est peu commun, et l’interaction entre les deux domaines est particulièrement marqué à l’UTBM : ici, les SHS interviennent dans la conception technique, leur rôle dépasse largement celui de l’observation, a priori ou a posteriori, qui leur est en général assigné. »
Le terme continuum exprime assez clairement la ligne de conduite que l’établissement a adoptée de longue date, et qu’il veut aujourd’hui renforcer avec la création des pôles : le continuum formation / recherche, pour des échanges toujours plus constructifs ; le lien avec le monde socio-économique, pour des contacts les plus fluides possible et cultivés en permanence ; la coopération avec les universités partenaires, dans le site Bourgogne Franche-Comté, en France et à l’international, encore à accentuer ; continuum enfin à l’intérieur du système d’enseignement, couvrant les années lycée et l’ensemble du cursus d’ingénieur, pour une progression cohérente et féconde.
Révisions dès la rentrée
La mise en place des pôles thématiques servant cet objectif de transversalité s’est traduite concrètement par la révision des statuts et du règlement intérieur de l’UTBM en juillet dernier. En parallèle, certaines activités feront l’objet de réaménagements. A titre d’exemple, la formation Espera Sbarro (styliste prototypiste automobile) devrait s’installer à terme au sein de la plateforme thématique Mobilitech et opérer ainsi un rapprochement logique vers le pôle Mobilité et transports du futur. Autre exemple, la rénovation énergétique du bâtiment A de l’établissement à Belfort donnera à ce dernier une vocation pédagogique et de recherche, sous la forme d’un démonstrateur à l’échelle 1, pleinement en phase avec les attendus du pôle Énergie et informatique.
Ghislain Montavon souligne qu’il s’agit de « réarticuler le fonctionnement de l’établissement, tout en conservant le même périmètre d’activité : aucune formation ne sera fermée bien entendu, pas plus qu’il n’en sera créée de nouvelle à très court terme ». Les prévisions de progression des effectifs sont ainsi à ce stade inchangées. « Nous finalisons actuellement la production des feuilles de route pour chacun des pôles, et, s’il reste plusieurs éléments de gouvernance à mettre en place, leur déploiement est d’ores et déjà opérationnel », indique le directeur. Un premier retour d’expérience est envisagé au terme de six mois, suivi d’un autre bilan l’été prochain : chacune de ces étapes donnera l’opportunité de procéder à des ajustements, en impliquant au maximum l’ensemble de la communauté UTBM.
Crédits
Un article de : Catherine Tondu
Crédits photos : UTBM