Avec DINAMIS, le LERMPS en pointe dans l’impression 3D Métal

Avec trois autres entreprises, le LERMPS participe au projet DINAMIS : une offre complète de services destinés aux entreprises, autour de la fabrication additive (ou impression 3D métal). Lancement officiel de cette nouvelle entreprise innovante en juin.

Pièces diverses et variées en métal comme des prothèses de genou, lunettes, boîtier de montre, voire même des décapsuleurs, inondent les vitrines d’exposition du LERMPS, (laboratoire d’études et de recherches sur les matériaux, les procédés et les surfaces). Particularité : tous ces objets ont été fabriqués sur place par fabrication additive en utilisant le procédé de micro-fusion laser sur lit de poudre, un processus équivalent à celui d’une imprimante 3D mais appliquée aux métaux.

Depuis début 2008, ce laboratoire de recherche de l’UTBM s’est spécialisé autour de ce procédé de fabrication permettant également l’installation de BV PROTO en mars 2009. Mais aujourd’hui, les choses prennent une toute autre tournure. Le LERMPS a en effet été approché par le groupe M-PLUS, société d’usinage, de chaudronnerie et de soudage au chiffre d’affaires de 27M€, pour participer au projet DINAMIS. Filière du groupe M-PLUS, DINAMIS proposera à ses clients une offre globale autour de l’impression 3D métal : conception, fabrication, post-traitement de pièces (voir encadré). La fabrication additive se développant à vitesse grand V et pour avoir une longueur d’avance sur la concurrence, le groupe M-PLUS a décidé d’anticiper en investissant dans ce secteur.

Les quatre volets de l'offre DINAMIS

  • élaboration des poudres
  • conception
  • fabrication additive
  • finition : usinage, sablage, microbillage, post-traitements

« Lorsque nous avons voulu nous lancer dans ce procédé, nous nous sommes rendus compte qu’il n’y avait pas besoin d’aller chercher très loin : les compétences et les experts existaient à Belfort. Il suffisait de les réunir », résume David Wojciechowski, à la tête d’une société du groupe M-PLUS à Lachappelle-sous-Rougemont. En tout, DINAMIS regroupe quatre partenaires : M-PLUS, INVENTIS basée au Techn’hom qui se charge du design et de la conception, BV PROTO, PME spécialisée dans la fabrication de pièces par microfusion laser et se trouvant dans les même locaux que le LERMPS à Sévenans, et bien entendu le LERMPS. En plus d’assurer la fabrication des pièces, le labo possède la capacité de fabriquer également la matière première sous forme de poudres métalliques par atomisation gazeuse. « En 2015, nous avons fabriqué environ 1700 kg de poudre. A l’heure actuelle, notre force est de pouvoir proposer différents alliages », précise Lucas Dembinski, enseignant chercheur contractuel, correspondant DINAMIS à l’UTBM. Niveau solidité, le chercheur est formel : leur solidité est équivalente à celles fabriquées de manière traditionnelle.

Réduction du temps de production, des stocks et des coûts

Quant à l’impression 3D, elle se fait par micro-fusion sur lit de poudre (voir encadré). « Contrairement à la fabrication soustractive, où on part de la matière pour en enlever, la fabrication additive, comme son nom l’indique, additionne la matière par couches successives. De cette façon, la matière est mise juste là où il faut, il y a moins de pertes », explique Lucas Dembinski. Et quand bien même il resterait de la poudre, celle-ci est retraitée par le LERMPS. Autre avantage de ce procédé : il permet de produire rapidement des pièces très complexes, creuses et légères notamment. « Alors que pour fabriquer une pièce, il faut parfois en créer puis en assembler trois, un seul passage suffit avec la fabrication additive », assure le chercheur. « Cette technique permet de gagner du temps : plutôt que de se faire envoyer une pièce du Japon par exemple, il suffit qu’on nous envoie le fichier et nous la fabriquons sur place. Cela permet de produire en juste à temps, de réduire les stocks et les coûts», ajoute David Wojciechowski.En février, l’ensemble des porteurs du projet DINAMIS ont testé leur offre à Lyon lors de l’APS Meeting. « Sur deux jours, nous avons eu une trentaine de contacts avec des acteurs dans l’aéronautique, l’énergie, l’horlogerie et le loisir. Notre offre leur paraît intéressante car elle est à tiroir. Un client peut choisir l’offre complète ou bien seulement le volet qui l’intéresse », souligne David Wojciechowski. Prometteur, le projet DINAMIS, qui va voir le jour juin, espère bien contribuer à dynamiser l’emploi local et faire des émules.

micro-fusion sur lit de poudre, kezako ?

Ce procédé consiste à venir déposer sur une plaque support un lit de poudre d’épaisseur de quelques dizaines de micromètres, puis à fondre cette poudre selon les paramètres géométriques définis à partir d’un fichier CAO. La poudre fondue est solidifiée rapidement formant des cordons de matières solides. A la fin de cette étape, le plateau support descend d’une épaisseur de couche et un bac mobile vient déposer de la poudre. Ensuite, le processus démarre à nouveau pour élaborer une autre strate de matière. Ceci se répète jusqu’au produit fini.


Crédits

Un article de : Eléonore Tournier
Crédits photos : UTBM/DR

  

 

 

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