Porteur d’enjeux pour l’économie du territoire comme pour l’enseignement supérieur en Bourgogne – Franche-Comté, le projet I-SITE, conduit par la communauté d’établissements UBFC, a été élu en janvier dernier au titre du deuxième programme Investissements d’Avenir (PIA) mis en place par l’État français. À l’heure de la constitution de la grande région, il représente une voie de développement dans laquelle tous les acteurs socio-économiques ont un rôle à jouer. Président de l’université de Franche-Comté, Jacques Bahi évoque le contenu et les finalités de ce projet.
en direct : Comment pourriez-vous définir le projet I-SITE ?
Jacques Bahi : I-SITE est un outil au service de l’ambition d’UBFC, qui est d’apporter compétitivité et visibilité à notre région en matière de recherche, de formation et d’innovation. I-SITE veut créer un environnement attractif pour les chercheurs comme pour les étudiants à l’international, tout en favorisant davantage encore l’accès des populations de notre région au savoir et à la culture. Enfin sa vocation est de participer au développement économique du territoire, ce qui explique que les acteurs socio-économiques aient tout de suite été intégrés au projet.
en direct : Quelles sont les bases de ce projet ?
Jacques Bahi : Si l’ensemble des compétences de nos établissements témoignent d’un caractère pluridisciplinaire, le potentiel de recherche qui leur est associé ne peut prétendre à l’excellence de manière globale, ce qui a écarté notre candidature des précédents appels à projets nationaux jaugeant les établissements tout entiers. I-SITE répond à un programme mis en place pour valoriser l’excellence de domaines spécifiques de recherche : c’est en jouant cette carte que nous pourrons nous démarquer.
en direct : Et quels sont les domaines d’excellence qui ont valu à I-SITE d’être élu ?
Jacques Bahi : Ils s’agrègent autour de trois axes : matériaux avancés, ondes et systèmes intelligents ; territoires, environnement, aliments ; soins individualisés et intégrés. Ces spécialités sont des têtes de pont qui devraient entraîner les autres domaines de recherche dans leur sillage. L’I-SITE sera ce que nous voudrons bien en faire, pour ma part je considère qu’il faut voir ces domaines comme des enjeux sociétaux auxquels l’ensemble des disciplines des sciences fondamentales, des sciences appliquées et des sciences humaines et sociales doivent concourir pour y répondre.
en direct : On peut imaginer que le pointage de ces spécificités n’est pas né ex nihilo ?
Jacques Bahi : I-SITE s’inscrit dans la continuité des projets déjà portés par nos établissements, qui pour certains ont aussi été récompensés au titre du PIA. Tous ont apporté leur pierre à l’édifice. Le travail réalisé depuis plusieurs années par les chercheurs, en lien avec les acteurs socio-économiques, est considérable. I-SITE est l’aboutissement de tout ce travail en même temps qu’il est le premier grand succès remporté par la communauté UBFC telle qu’elle existe aujourd’hui.
en direct : Sur quels ressorts va jouer I-SITE ?
Jacques Bahi : Aussi bien ceux de la formation que ceux de la recherche. Il est prévu que de nouvelles formations seront mises en place, notamment des masters dont certains pourraient être dispensées en tout ou partie en anglais. I-SITE financera bien sûr des projets de recherche et favorisera le transfert vers l’entreprise, par exemple en encourageant la création de start-ups.
en direct : Et du point de vue financier ?…
Jacques Bahi : Le projet présenté prévoit une demande globale de capital de 420,5 millions d’euros sur dix ans. Ce budget est actuellement en cours de négociation.
Le consortium I-SITE
Porté par UBFC – Université de Bourgogne (UB), Université de Franche-Comté (UFC), Université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques de Besançon (ENSMM), Institut national supérieur des sciences agronomiques, de l’alimentation et de l’environnement (AgroSup Dijon), École supérieure de commerce de Dijon (Groupe ESC Dijon-Bourgogne) – le projet I-SITE (Initiatives Science, Innovation, Territoires, Économie) associe à ces six membres fondateurs l’ENSAM de Cluny, les organismes nationaux de recherche (INRA, INSERM, CNRS, CEA), les établissements hospitalo-universitaires de Bourgogne et de Franche-Comté (CHU Dijon, CHRU Besançon, Centre Georges François Leclerc, Établissement Français du Sang). Il est fortement soutenu par le monde socio-économique et l’ensemble des collectivités locales.
Crédits
Un article de : « En direct », Journal de la recherche et du transfert de l’Arc jurassienCrédits photos : Ludovic Godard – UFC