Outre leur amitié, Louis Meyer et Romain Blusseau partagent un point commun : tous deux ont voulu devenir ingénieur par le biais de l’apprentissage, à l’UTBM. “C’était ça ou rien” expliquent-ils, en avouant un goût prononcé pour le terrain, l’entreprise et le concret. Portrait croisé.
Ils sont potes et terminent tous les deux leur formation en Génie électrique à l’UTBM. Mais Louis Meyer, 24 ans, et Romain Blusseau, 22 ans, ont aussi en commun le fait d’avoir voulu devenir ingénieur par le biais de l’apprentissage. Et ni l’un ni l’autre n’aurait voulu passer 100 % de son temps sur les bancs de l’université, éloigné du monde de l’entreprise et des problématiques concrètes.
Lyonnais d’origine, Louis a d’abord obtenu un bac STI en Electronique, avant d’intégrer une prépa TSI (Technologie et sciences industrielles). “Mais ça ne me plaisait pas”, confie-t-il, “c’était trop théorique. Et il y avait beaucoup trop de maths et de physique à mon goût”. Alors très vite, l’étudiant se réoriente et s’inscrit dans un DUT Génie électrique et informatique industrielle, qui lui convient nettement mieux et dont il obtient haut la main le diplôme. Nous sommes alors en février 2012 et l’avenir de Louis se précise peu à peu. Mais en attendant de poursuivre son parcours, il ne reste pas les deux pieds dans le même sabot : il cherche du travail. “Pendant huit mois”, se souvient-il, “j’ai été embauché en intérim sur des chantiers en tant qu’électricien. Je gagnais un salaire et surtout, je voyais concrètement ce que faisaient les ingénieurs, quel était leur rôle. Et ça me plaisait, c’était ça que je voulais faire !”
“Envie de découvrir le monde de l’entreprise”
Romain, lui, a suivi une autre voie. Après un bac STI obtenu à Dijon, il s’inscrit dans la prépa intégrée de l’UTBM, c’est-à-dire le tronc commun. Et comme Louis en prépa TSI, Romain, lui aussi, trouve l’enseignement dispensé très, trop théorique. “Franchement, je me suis même demandé si j’étais fait pour devenir ingénieur. Après un bac STI qui est très pratique, le changement était brutal. Et puis j’avais très envie de découvrir le monde de l’entreprise”.
Et c’est ainsi que l’un et l’autre débutent leur formation d’ingénieur en alternance. “L’UTBM est l’une des rares écoles en France à proposer le Génie électrique en apprentissage”, explique Louis, qui débarque à Belfort à la rentrée de 2012, nanti de son contrat d’embauche chez Philips Lighting, société implantée à Saint-Priest près de Lyon. Pendant trois ans, il alterne ainsi les périodes de cours avec le temps dans son entreprise, où il travaille au bureau d’études. “J’interviens en tant que support technique aux équipes de vente”, précise l’étudiant. “Philips Lighting propose par exemple des systèmes de gestion d’économie d’énergie ou de contrôle de l’éclairage par smartphones. Dans ma fonction, je suis confronté à la clientèle, à ses besoins, à ses attentes, ainsi qu’aux objectifs des équipes de vente. Il y a tout un volet commercial, en plus de mes compétences techniques, dans cette façon d’appréhender mon rôle d’ingénieur”.
Un diplôme… et une solide expérience
Son apprentissage, Romain l’effectue, lui, au sein de la société Cofely-Ineo, filiale BTP du groupe GDF-Suez. “Je suis assistant responsable d’affaire, c’est-à-dire que j’apporte une aide à la direction et la surveillance des chantiers. En relation avec nos clients, j’établis les devis, les études des travaux à effectuer et je les fais réaliser. Je planifie les commandes et les ressources nécessaires”. Ironie du sort, le chantier sur lequel le jeune homme a été affecté se situe à un jet de pierre de l’UTBM, puisqu’il s’agit du grand l’hôpital médian, actuellement en construction entre Belfort et Montbéliard. “Un très gros chantier, très technique s’agissant d’électricité en milieu hospitalier”, résume Romain, qui travaille au sein d’une équipe de quinze personnes.
Au terme de leur dernier semestre, Louis et Romain recevront leur diplôme d’ingénieur. Un diplôme, doublé d’une expérience professionnelle très solide, qui leur permet d’appréhender l’avenir avec confiance. Romain aimerait continuer sa carrière dans le BTP, le management et la relation clients, après sans doute un séjour en Nouvelle-Zélande. Louis, de son côté, compte s’orienter vers les énergies renouvelables et se verrait bien, dans quelques années, piloter la mise en place de parcs éoliens. “Un marché en plein essor, et qui correspond à mes convictions”. Que demander de mieux ?
Crédits
Un article de : Serge Lacroix