Quand Sbarro rencontre Boudard, il faut s’attendre à de la belle ouvrage ! C’est un résultat que découvriront en exclusivité les visiteurs du salon automobile de Genève, du 5 au 15 mars prochains. Grand Prix, le modèle de l’école Sbarro, dont l’intérieur sera réalisé par les élèves de l’école Boudard, témoignera de l’excellence des savoir-faire des filières de l’Aire urbaine, tant dans les métiers de l’automobile que dans le travail du cuir.
Chaque année, les étudiants de l’école Sbarro créent, de A jusqu’à Z, deux
prototypes automobiles. C’est, pour ces 25 à 30 jeunes passionnés, du bachelier à l’ingénieur, venus de tous horizons à Montbéliard pendant une année, une façon très concrète de s’immerger totalement dans l’univers de la création auto, du design à la mécanique en passant par la carrosserie. Créée par le dessinateur et constructeur de voitures de prestige Franco Sbarro, l’école bénéficie depuis 2009, date de son intégration à l’UTBM, de connexions fortes avec ses départements et laboratoires de recherche, notamment en terme de R&D. Qu’ils explorent les champs des véhicules 100 % électriques et hybrides ou des matériaux biosourcés, les protos Sbarro suscitent chaque année un intérêt grandissant, lors de leur exposition sur les grands salons européens dédiés à l’automobile.
L’auto de l’âge d’or
Montré au Mondial 2014 sur le stand d’Orange qui l’a entièrement équipé d’accessoires de télématique et de géolocalisation, le modèle Grand Prix n’a pas échappé à cette règle. Avec ses lignes évoquant la glorieuse époque de la Formule 1 et ses mythiques pilotes tels que Juan Manuel Fangio, Tony Brooks, Phil Hill et autres Jim Clark ou Graham Hill, et son moteur BMW 12 cylindres de 300 cv, la splendide création de l’école Sbarro a tapé dans l’oeil de bien des visiteurs.
Mais, comme dit la pub, “c’est pas fini !”’ “Nous avons en effet eu l’idée avec l’école Boudard ”, explique le directeur de Sbarro, Pierre Guenebaut, “de confier à leurs élèves la réalisation de l’intérieur du véhicule”. Dépendant du CFA du pays de Montbéliard, cette formation en sellerie-maroquinerie fournit notamment une main d’oeuvre très qualifiée au groupe de luxe Hermès.
Entre volcans et glaciers
En dix semaines, un groupe d’élèves a donc entièrement habillé le modèle Grand Prix, recouvrant de cuir, dans des tons turquoise, orange et gris perle, la planche de bord, le volant, le siège, les tablettes embarquées… Avec la puissance des volcans et la pureté des glaciers sur le cahier de style, les jeunes selliers de Boudard ont aussi dû réaliser des sangles maintenant le capot, ainsi qu’une ligne de bagagerie et de goodies assortis.
Vers une filière de sellerie automobile
Réalisé en un temps très court, ce travail hors normes aura une double utilité : témoigner des savoir-faire des filières de formation du nord Franche-Comté, tant dans le domaine automobile que dans les métiers du cuir. “Notre région possède encore le savoir-faire de la sellerie”, note Hubert Mougin, chargé du développement de la filière luxe à Pays de Montbéliard Agglomération. “Nous avons des compétences recherchées par de grands noms, comme Hermès, qui a installé plusieurs unités de production dans la région”.
Le développement de formations aux métiers du luxe, à l’école Boudard mais également au LP des Huisselets à Montbéliard, pourrait ainsi se poursuivre. Aux filières de maroquinerie ou de bijouterie-polissage, pourrait ainsi prochainement s’ajouter une formation spécifique en sellerie automobile et aviation. Avec l’ambition affichée de faire de l’Aire urbaine un haut-lieu du haut-de-gamme…
Crédits
Un article de : Serge Lacroix
Crédits photos : UTBM / DR