Chaque année, les étudiants ont un mois et demi de battement, en janvier-février, un intersemestre durant lequel il sont encouragés à réaliser un projet personnel ou professionnel.
Laura Larenaudie et Franck Palaticky, des étudiants de 2e année, ont utilisé le leur pour faire d’une pierre deux coups : aller faire de l’humanitaire au Togo et vivre ainsi une expérience à la fois humaine et professionnelle.
Ils y ont passé près de 6 semaines. Du 20 janvier au 27 février. À Kara, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale, avec pour objectif de départ de servir l’orphelinat du village. Mais l’association SOS Villages d’enfants qui parraine Kara, leur trouve d’autres tâches à accomplir, pour lesquelles leurs profils de futurs ingénieurs est plutôt un bon point. « Nous devions être disponibles sur place sur tout ce qui le nécessiterait, se souvient Laura. Ils nous ont surtout sollicité pour les aider au sein d’un lycée général puis d’un lycée technique. »
Premières expériences pédagogiques
Sur le second lycée, leurs connaissances techniques et scientifiques leur permettent d’assister les enseignants en TP sur des manipulations en lien avec l’électronique et pour du soutien scolaire dans cette discipline, mais aussi en automatisme et en mécanique. Des démarches pédagogiques qu’ils complètent en installant des logiciels libres pour les enseignants et en formant ces derniers à des applications qu’ils ne connaissent pas.
Aller plus loin : organisation d'une collecte de dons pour le Togo
Tout manque là-bas : des ordinateurs, du matériel électronique… Il y a un seul oscilloscope pour 150 élèves dans le lycée technique, des livres qui s’alignent sur une seule étagère dans la bibliothèque… C’est parce qu’ils ont baigné pendant plus d’un mois dans cet univers que les deux étudiants ont décidé de poursuivre depuis la France l’engagement entamé là-bas. Ils ont commencé, sous la houlette du club étudiant « Solidarité » à monter une plateforme de réception de dons, obtenu de la direction de l’UTBM des locaux pour y stocker ces derniers, pris contact avec leurs mairies de résidence et leurs anciens établissements scolaires pour récupérer des dons, préfiguré une plaquette pour communiquer sur cette action, et prévoient un envoi d’ici la fin de l’année 2014. Le transport en container sera financé par SOS Villages d’enfants.En savoir plus :
franck.palaticky@utbm.fr
laura.larenaudie@utbm.fr
Cette première expérience pédagogique a complété leur initiation à la démarche de projet, incontournable pour que le projet prenne vie. Parce qu’il a fallu, au départ, aller frapper aux bonnes portes, monter les dossiers de demandes de subventions, gérer la logistique du voyage, organiser une collecte de vêtements d’enfants et de paracétamol à ramener sur place et constituer les prémices d’un réseau en s’adressant notamment à Médecins sans frontières.
« L’école est une chance ! »
Mais pour eux, il s’agit surtout d’une aventure humaine. Durant laquelle ils ont découvert un autre mode de vie « où tout le monde prend le temps » et « moins individualiste », et redécouvert « le visage de l’école, avec des élèves ultra-motivés, des profs qui passent un temps considérable avec ces derniers, très proches d’eux ».
Un projet similaire ? Quelques astuces pour trouver des sous...
Pour ceux qui ont des idées du même acabit, sachez que Laura et Franck ont obtenu des aides pour financer une partie de leur voyage dont le coût total s’élevait à 3700 euros :
- 1200 euros de subventions dans le cadre des bourses Cap jeunes, octroyées par la Ville et le conseil général du Territoire de Belfort,
- 1000 euros du CLAP (Comité local d’aide aux projets), dispositif mis en place par le conseil régional de Franche-Comté et animé par le CRIJ,
- – 200 euros de l’UTBM dans le cadre des activités d’intersemestre.
Du lien, qu’ils veulent intégrer dans leurs futurs boulots
Une expérience qui donne aujourd’hui envie à Laura de passer son CAPES, une fois qu’elle aura son diplôme d’ingénieur en poche. Au cas où, pour plus tard… Et la motive à nouveau dans ses études parce qu’elle revient convaincue que « l’école est une chance ! ». L’orientation que s’est fixée Franck n’est pas un hasard non plus. Plutôt que de viser « l’industrie conventionnelle », celui-ci envisage de créer plus tard son entreprise dans un pays en voie de développement, « et d’y promouvoir des valeurs humaines et environnementales fortes ».« Dès qu’on y touche, on a envie d’y revenir. Car l’expérience est très riche, surtout d’un point de vue humain.»
Pas besoin de faire un schéma technique pour expliquer dans quel état d’esprit sont les deux jeunes aujourd’hui… « On a déjà envie de repartir !, confient-ils. On nous avait prévenus. Dès qu’on y touche, on a envie d’y revenir. Car l’expérience est très riche, surtout d’un point de vue humain. »
Crédits
Un article de Camille Pons
Crédits photos : Laura Larenaudie et Franck Palaticky