Ils sont 6. Des étudiants intéressés par l’entrepreneuriat, rêvant, si ce n’est pas pour aujourd’hui mais peut-être pour demain, d’innover, d’entreprendre, de créer leur entreprise… Ils ont fondé un club pour s’immerger dans le monde des start-up mais aussi, et surtout, pour promouvoir ces envies auprès des autres étudiants.
Changer la culture… C’est la principale mission assignée à ce tout nouveau club fondé dans le giron de l’Association des étudiants en septembre dernier : donner aux autres étudiants l’envie d’innover, d’entreprendre et pourquoi pas, à terme, de créer leur entreprise.
Le club s’appelle Start’utbm. En référence à l’établissement évidemment, mais aussi aux start-up, porteuses d’un point de vue économique, notamment par leur capacité d’innovation. Le club n’est pas « tombé » de nulle part.
L’idée vient de l’association Polytechnicum qui regroupe 11 écoles d’ingénieurs et de management de Bourgogne et de Franche-Comté, dont l’UTBM. Convaincue que la capacité à entreprendre – qui fait plutôt défaut en France puisqu’ils ne sont actuellement que 2 % à se lancer dans l’entrepreneuriat chaque année -, passe par une « acculturation dès les études ». Et par les étudiants eux-mêmes. Ce qui rend l’initiative d’autant plus originale, parce qu’en temps normal c’est l’établissement qui se charge de sensibiliser ses « petits » à l’entrepreneuriat.
À l’UTBM, les étudiants du club Start’utbm visent donc deux objectifs : assouvir leur soif de connaissances dans le domaine mais aussi et surtout les partager avec les autres étudiants. Ce qui passe par l’organisation d’activités.
Du concours de pitch aux apéros entrepreneurs
Des activités formelles d’abord. Ils ont créé un site (http://startutbm.wordpress.com) et une page Facebook qui servent de relais d’informations : chaque formation, chaque événement fait l’objet d’un article ou d’une annonce. Et, chaque semaine, une start-up y est mise à l’honneur. L’occasion de valoriser des « faiseurs d’idées », de présenter le fonctionnement de ces petites entreprises, le business model qui a été choisi, etc.
Les « associés » proposent aussi des apéros-entrepreneurs. Programmés depuis novembre tous les premiers jeudis du mois dans un bar belfortain, ils sont l’occasion d’échanger ou de trouver des conseils auprès des « vrais » entrepreneurs ou professionnels du domaine, représentants de chambre de commerce, d’incubateurs, etc.
Le club propose aussi des activités plus ludiques. Notamment des jeux de rôles. Tel ce concours de pitch* qui s ‘est déroulé en novembre ou encore l’opération « Cargo », serious game organisé en décembre et qui consistait à simuler, en équipe, la création de la meilleure compagnie de transport aérien écolo. Une bonne manière de s’immerger dans « la création d’une start-up », explique Pierre Vincenti, qui a initié la création de la Start’utbm. Car il faut
« fabriquer un produit qui vole bien et loin – des avions de papier à lancer dans un amphi -, avoir la meilleure vitesse d’action pour ne pas se faire voler le marché par quelqu’un d’autre, gérer la concurrence, tout le volet communication et marketing en prévoyant dépôt de marque, création de logo, affichage, spots radios, tweets… ».
Le club : une première initiative entrepreneuriale
De son côté, Polytechnicum finance aux membres du club des participations à des séminaires, à des challenges d’entrepreneuriat, et leur prête des jeux. Ils ont d’ailleurs tous été formés, sur une première session de 4 heures, aux différentes étapes à suivre pour monter une start-up.
Dans tous les cas, l’initiative, « partir de zéro », « tout monter », « gérer un projet et une équipe », « en prenant les décisions entre étudiants »…, constitue déjà à elle seule une expérience d’entrepreneuriat, comme ils le soulignent tous. Et les nouvelles idées pour les mois à venir ne manquent pas : un prochain apéro-entrepreneurs est fixé le 3 avril à « La voile sucrée » à Belfort et une nouvelle opération Cargo est programmée le 10 avril prochain.
Les étudiants vont s’organiser aussi, en s’appuyant sur les contacts du CJD (Centre des jeunes dirigeants d’entreprise), des visites d’entreprises
« pour se faire un carnet d’adresses, échanger avec des dirigeants de start-up, comprendre les difficultés auxquelles ils ont pu être confrontés, être au cœur d’une start-up… «
explique le nouveau président, Clément Chanut. Le 27 mars prochain, ils ont également planifié une formation sur le campus de Sevenans, qui sera assurée par la société Edencia : pourquoi entreprendre quand on est étudiant, comment trouver une idée, quel statut juridique et quel business plan adopter pour une start-up, et comment trouver un bon associé sont au menu de cette conférence ouverte à tous.
Enfin, ils souhaitent faire revivre le Startup Week-end de Belfort dont la première avait été initiée en 2012 sur le campus de Sevenans par des étudiants de l’UTBM et l’Usine. Objectif : réunir, durant 54 heures, des personnes qui travailleront en commun sur des idées de start-up et testeront leur viabilité. Avec, à la clé, la possibilité que les meilleurs porteurs de projet gagnent une place au sein de l’incubateur pour transformer leur idée en création.
* d’« elevator pitch », jeu qui consiste à vendre un projet à un financeur potentiel ou à un supérieur hiérarchique dans un temps équivalent à un trajet d’ascenseur
Crédits
Un article de Camille Pons
Crédits photos : Polytechnicum BFC / DR / UTBM