Qui connaît le lean engineering ? Partie intégrante du lean manufacturing, dont le constructeur Toyota fut l’un des premiers adeptes, la démarche consiste à agréger des méthodes qui permettent d’optimiser la conception et l’industrialisation de produits manufacturés. À titre d’exemple, le lean inclut la création de programmes informatiques qui permettent d’assister les concepteurs pour certaines modélisations 3D réalisées en CAO, pour des pièces proches de solutions existantes. Des programmes qui, souligne Samuel Gomes, le directeur du département Génie mécanique et conception (GMC), font donc « gagner beaucoup de temps aux entreprises sur de la conception routinière, qui occupe 80 % du temps des ingénieurs, afin d’en libérer pour de la conception innovante ». Donc, à l’inverse, pour imaginer des pièces, produits, concepts qui n’existent pas encore.
Pour le directeur du département, ces outils et méthodes constituent l’un des points forts du département, et de cette nouvelle filière. Car les élèves seront notamment formés à produire ces applications. Mais ce n’est pas le seul atout. La formation abordera, sur trois ans, l’ensemble des disciplines nécessaires à la conception mécanique, qui permettent de passer de l’identification des besoins jusqu’au prototypage industriel (matériaux et procédés, simulation numérique, énergétique, mécatronique, fabrication additive, etc.). Elle positionnera également les futurs diplômés sur un secteur porteur, celui de l’énergie et des transports, qui est aussi l’une des thématiques phares de l’un des laboratoires de l’UTBM, l’IRTES. Un « plus » pour l’enseignement qui évoluera grâce aux connaissances générées par leurs travaux de recherche.
Une formation proche de l’industrie
À cet enseignement académique adossé à une recherche de qualité, s’ajoutera le bénéfice d’une « expérience industrielle renforcée » puisque CoMET s’ouvre exclusivement à l’alternance, à des apprentis et à des salariés en formation continue. En matière de professionnalisation, CoMET offre bien d’autres atouts : des temps consacrés à des parties applicatives durant lesquels les étudiants pourront, par exemple, appréhender la conception d’une éolienne, d’un nouveau véhicule ou encore de la centrale thermique de demain. Ils devront aussi mener de nombreux projets, dont la plupart en lien avec l’industrie, y compris un projet « de promo » sur tout leur cursus.
Au bout de trois ans, ces élèves qui auront également été « bercés » par la langue de Shakespeare dans 4 UV, devraient être, espère Samuel Gomes, tout autant opérationnels pour « concevoir des sous-marins ou des scooters, que pour investir le secteur aéronautique, voire se positionner, pourquoi pas, sur les projets de tourisme spatial ! ». Entre bureaux d’études et services R&D de grands groupes tels Alstom, General Electric et PSA Peugeot Citroën, les entreprises du transport terrestre en général, des secteurs aéronautique et nautique, celles qui œuvrent dans les champs des fluides, de l’énergie et de l’environnement, et leurs nombreux sous-traitants et prestataires, le choix est vaste…
Défi : réduire le temps
Comment transformer 6 heures en 1 minute 25 ?Réponse : en faisant faire un travail de CAO sur des pièces « routinières », et produites à grande échelle, à un programme de conception semi-automatisé plutôt qu’à un opérateur, donc à une personne qui s’en charge manuellement. Ce type de programme informatique, que les étudiants-ingénieurs du département GMC de l’UTBM manipulent, et auxquels seront formés les inscrits de CoMET, permet, par exemple, de pré-modéliser une pièce telle qu’un filtre à particules en 1 minute 25 contre environ 6 h.
Un article de Camille Pons
Crédits photos : Marc Barral Baron / UTBM