Ce mois-ci, l’UTBM a eu la chance d’accueillir en ses murs un professeur d’économie italien, Marco Valente, venu enseigner dans le cadre du cursus anglophone.
Marco Valente poursuit également des travaux de recherche en collaboration avec André Lorentz (IRTES-RECITS).
Pouvez-vous nous parler de votre métier ?
Je suis professeur adjoint à l’Université de L’Aquila. Je suis aussi affilié au LEM, Sant’Anna School of Advanced Studies, à Pise.
J’ai commencé ma carrière universitaire avec un diplôme en statistiques à l’Université de Rome, ma ville natale.
Plus tard, j’ai obtenu une maîtrise et un doctorat en économie, au Royaume-Uni et au Danemark, respectivement.
À L’Aquila j’enseigne l’économie institutionnelle dans un cours de premier cycle ainsi que l’économie industrielle.
Par ailleurs, je suis souvent appelé à enseigner aux étudiants des cycles supérieurs, en particulier dans l’utilisation des simulations à base d’agents, mon domaine d’expertise.
Mes intérêts de recherche sont partagés entre la dynamique, l’innovation et la croyance que les économistes doivent travailler dur pour combler le fossé qui se creuse entre la théorie économique et les défis lancés par les événements actuels.
Comment s’est déroulée votre intervention auprès de nos élèves ?
J’ai expliqué à quel point il était important d’effectuer des recherches pertinentes, en prenant la récente crise financière pour exemple.
Comme dans toute recherche scientifique, il est nécessaire de reconstruire les événements de la chaîne qui font l’ensemble d’un phénomène. L’histoire récente de la crise financière est un exemple idéal compte tenu de la dimension de son impact.
Que cela vous apporte-t-il d’un point de vue personnel ?
Au cours de ma conférence, j’ai beaucoup apprécié l’intérêt manifesté par les étudiants, notamment à travers leur participation orale.
L’usage de l’anglais est normalement une barrière de taille pour les étudiants (du moins, ça l’était pour moi à ce stade de ma carrière ).
Bien que les universités soient les principales institutions scientifiques de notre monde, nous ne pouvons pas consacrer tout notre temps à la recherche, l’enseignement demeurant capital. Il a déjà été suggéré de séparer l’enseignement de la recherche, mais nous pensons, pour la plupart, que ce n’est pas une bonne idée.
En effet, ces deux activités sont étroitement liées, ce qui permet de les améliorer l’une et l’autre conjointement et continuellement .
Pour vous donner un exemple concret, je partage volontiers les résultats de mes propres recherches avec mes élèves : ils posent des questions qui ne viendraient jamais à mon esprit de chercheur.
Quelles différences entre les Universités françaises et l’italiennes ?
Il est difficile de vous répondre après seulement quelques heures de cours magistraux.
Mon opinion à ce sujet dépend plus des discussions que j’ai pu avoir avec plusieurs collègues français rencontrés au fil des ans.
J’en profite pour remercier Lorentz André et Caroline Hussler, les deux hôtes très aimables qui m’ont accueilli à l’UTBM.
Je pense que le système italien est relativement dépassé, avec des programmes qui donnent davantage de connaissances que de compétences concrètes. Le système universitaire français semble plus avancé dans le sens ou il aide les étudiants à trouver rapidement un emploi après leurs études de premier cycle, un objectif que l’Italie s’est fixé à travers plusieurs réformes.