Alors qu’il s’agissait de leur toute première participation, un groupe d’étudiants issus du département Génie mécanique et conception a remporté le « prix de la Journée Suborbitale » au trophée « Défi Aérospatial Etudiant ».
A l’occasion de cette belle victoire, Fabien Mauger, chef de projet, a répondu à nos questions.
Félicitations pour ce prix, alors heureux ? Quelles sont vos impressions ?
Nous sommes bien sûr heureux de ce résultat car ce fut le fruit d’un travail totalement autonome, réalisé entre amis et par passion pour l’aéronautique. Après avoir travaillé 3 mois sur ce projet en tant que vrais novices en la matière, personne ne s’attendait à ce que l’on obtienne un prix, surtout devant la qualité des prestations réalisées par les écoles expertes en aéronautique habituées à concourir pour le Défi Aérospatial Etudiant.
En plus d’être heureux et surpris, nous nous rendons compte que nous pouvons être fiers de notre enseignement et de nos connaissances.
Pouvez-vous nous présenter votre équipe ?
J’ai eu envie de faire un projet motivant et en rapport avec mes aspirations professionnelles, c’est pourquoi je me suis proposé d’inscrire l’UTBM au Défi Aérospatial Etudiant.
J’ai présenté ce projet à des amis dont je connais la bonne dynamique de travail, après quoi les plus intéressés et les plus passionnés ont naturellement accepté de se joindre à moi.
Parmi les sujets proposés par les organisateurs du Défi (Dassault aviation, Thales, Gifas, le Musée de l’air et de l’espace, Safran, l’ACE…) nous avons choisi de travailler sur la pré-définition du VSH (Véhicule Suborbital Habité).
Nous avons pu commencer le projet après la création de l’équipe Azim’UTBM et notre inscription aux UV « Conception » (Adrien BOISNARD, Thomas ANCZYK et moi même) et « Modélisation » (Jérémy BIANCO-LEVRIN et Cédric DALAUDIERE).
Le prix de la journée suborbitale, c’est quoi ?
Chaque organisateur délivre un prix en fonction de son domaine d’expertise. Par exemple, les meilleurs travaux sur l’avionique sont récompensés par le Prix Thales, société aéronautique de référence dans le domaine.
Après avoir fourni un rapport puis exposé au Bourget notre projet devant les organisateurs et les concurrents, nous nous sommes vu décerner le Prix de la Journée Suborbitale offert par le Musée de l’air et de l’espace pour notre implication, notre investissement sur 3 mois et notre qualité de présentation (les autres équipes n’étant pas en stage contrairement à nous, ont pu consacrer 7 mois à leurs études déjà bien amorcées durant les années précédentes…)
Pouvez-vous nous parler du projet présenté ?
Nous avons d’abord répertorié toutes les informations accessibles sur la plateforme en ligne du Défi Aérospatial Etudiant, relatives aux projets réalisés précédemment par les étudiants participants.
Ensuite nous avons réalisé un cahier des charges sur le VSH avant de commencer la conception sur Catia V5. Nous avons laissé le soin à deux groupes d’étudiants inscrits à l’UV « design méthode » de réaliser une étude sur les sièges passagers et sur un moyen d’éjection (qui s’est avéré être l’éjection d’une partie du moteur, une idée qui a séduit au Bourget).
Nous avons fait intervenir les connaissances de la société HKW aéro afin de nous guider dans la conception, notamment sur la prévision des masses du VSH par la loi d’auto-similitude, encore très peu rependue, ce qui fut un vrai plus dans notre étude.
Enfin, nous avons étudié différents types de configurations avec le groupe « Modélisation » pour offrir le meilleur compromis entre confort et sécurité sur un appareil volant à la fois en régime supersonique et subsonique.
En plus de gagner le prix, vous avez du faire face à une rude concurrence. Cela vous donne envie d’aller encore plus loin j’imagine ?
Il est vrai que des écoles comme Centrale Paris (qui comptait 10 participants), l’ENSAM, l’IPSA (école aéronautique que nous avons pourtant devancé sur la pré-définition du VSH) sont de redoutables concurrents, d’autant plus qu’ils s’appuient d’année en année sur des résultats et de l’expérience tirée du Défi Aérospatial Etudiant.
L’année prochaine, nous cherchons à obtenir un Prix type Dassault aviation, sur la conception complète d’un véhicule porteur, un avion permettant au VSH de décoller et d’être largué à 10 000 m d’altitude.
Cette étude va se faire en collaboration avec la société HKW aéro, et va débuter dès la rentrée de septembre (semestre d’automne). Ensuite, nous partirons en stage de fin d’étude au printemps, et le projet sera repris par des étudiants souhaitant travailler sur le projet afin de présenter au Bourget un travail complet.