Sébastien Chevriau est Ingénieur de recherche, et responsable technique de la plateforme de réalité virtuelle (Laboratoire SeT – équipe ERCOS). En répondant à nos questions, Sébastien revient sur son parcours, son métier, sa passion.
Peux-tu nous parler de ton parcours ?
Un parcours quelque peu particulier puisque je suis un pur produit UTBM, diplômé en 2003 en informatique – filière ICI (Image, Communication et Information ; ex I2RV), j’ai fais connaissance très tôt avec l’équipe ERCOS puisque j’y ai fait mon stage de mi-parcours. Après une transition un peu compliquée entre diplôme et création d’entreprise, j’y reviens en 2004 en tant qu’ingénieur contractuel. Mon domaine de prédilection est alors le développement web, notamment autour des outils de travail collaboratif et des logiciels de CAO. J’évolue en 2005 en tant qu’Enseignant-Chercheur Contractuel et participe à la mise en place des premiers enseignements sur Montbéliard avec la filière EDIN (embryon de l’actuel département EDIM) du département Mécanique et Conception. Mon cœur s’emballe alors pour la 3D et la réalité virtuelle avec notamment l’acquisition de la plate-forme de réalité virtuelle. En 2010, je parviens à la titularisation en décrochant un poste d’Ingénieur de Recherche en Informatique. Certains pourraient se demander « Mais pourquoi n’a-t-il pas fait une thèse ? » : c’est qu’à l’époque je considérais la thèse comme orientant forcément vers une carrière d’enseignant-chercheur, ce qui ne m’attire pas…ce serait à refaire, j’y réfléchirais à deux fois.
Quel est ton rôle au sein de l’équipe Ercos du laboratoire SeT ?
J’ai plusieurs casquettes sur le site de Montbéliard. Ma mission principale est la responsabilité technique de nos plateformes qui sont assez variées : plateforme de réalité virtuelle, simulateur de conduite, plateforme de gestion de la connaissance et bientôt capture de mouvements. Au programme : préparation des expérimentations, maintenance, évolutions technologiques ou encore développement de logiciels spécifiques. Mon objectif est d’assurer aux chercheurs la possibilité de travailler dans de bonnes conditions et avec des technologies toujours plus performantes et en adéquation avec leurs besoin.
Plus globalement, je suis responsable des moyens informatiques du site de Montbéliard, tant logiciels que matériels et ce sur les aspects recherche, valorisation et pédagogie. C’est assez vaste, ça va du logiciel de bureautique à la station de calcul haute performances en passant par les salles de TP. Cette facette est plutôt administrative, mais l’enjeu reste de taille pour que tout fonctionne correctement.
La réalité virtuelle, c’est quoi ?
C’est une question récurrente et les chercheurs ont des définitions bien indigestes sur la question. Pour faire simple, je parlerais plus de « perception réaliste du virtuel » ou l’art de feinter le cerveau. En effet, l’objectif est de faire croire à une personne qu’elle est en présence d’objets ou dans un lieu donné alors qu’il n’y a rien. Ce qui est très impressionnant au-delà de l’effet « wow » du premier contact, c’est de voir ensuite cette personne travailler sérieusement sur son futur poste de travail comme si de rien n’était. C’est donc un formidable outil permettant l’évaluation de concepts à l’état numérique sans nécessiter la réalisation de coûteux prototypes qui restent néanmoins nécessaires, mais en quantité limitée. Nous savons que la réalité virtuelle fait désormais partie des étapes nécessaires à la bonne conception d’un produit ou d’un poste de travail prenant en compte l’utilisateur. Mais le mieux c’est encore de l’essayer 😉
Quelle est la place de l’homme dans ton travail ?
Ce qui m’a plu au sein de l’équipe ERCOS, c’est cette considération de l’homme dans sa globalité et cet agréable sentiment de participer à la définition d’un « monde meilleur », même si bien du chemin reste encore à parcourir. Car bien au-delà de l’homme en tant qu’utilisateur final d’un produit, ou futur opérateur d’un poste de travail, l’équipe ERCOS s’intéresse également à la façon dont tous les métiers doivent travailler ensemble pour aboutir au résultat optimal, et c’est d’ailleurs une brique essentielle du département EDIM. Même si cela peut paraître trivial, la recherche dans ce domaine ne cesse d’évoluer.
Entre métier et passion, la frontière est elle visible ?
Pour ma part, c’est effectivement une frontière assez floue car j’ai la chance d’effectuer un travail qui me passionne. Tant grâce à l’environnement de travail qu’aux responsabilités qui m’ont été confiées, j’ai pu, au sein de l’équipe ERCOS, m’épanouir professionnellement, et c’est ce que je souhaite à tout le monde. Bien sûr cette passion déteint un peu sur les loisirs. Point de réalité virtuelle dans le salon comme certains, mais pas mal de temps passé à la création d’images virtuelles, photo réalistes, notamment de jouets Lego. On va dire que je suis resté un grand enfant pour ne pas employer le terme « geek ».
Jean-Claude Sagot, directeur du département EDIM, présente la plateforme de réalité virtuelle de l’UTBM