Marie-Noëlle Iste : Un personnel dans l’air

Côté cour – Porte-voix auprès des entreprises

Marie-Noëlle Iste est responsable des partenariats entreprises et de la formation continue. Ce lien avec le monde professionnel, elle le travaille depuis son entrée à l’UTBM il y a dix ans. De l’accompagnement des étudiants à l’insertion au développement des partenariats, elle a juste changé d’interlocuteurs. Sa mission est dans l’air, car toute université doit se rapprocher du monde professionnel, comme sa passion, l’air d’opéra.

Son ouverture sur d’autres cultures, d’autres langues, son plaisir d’écouter – les opéras surtout – explique certainement que Marie-Noëlle Iste a trouvé sa place au service des relations entreprises. Car, commente justement la jeune femme, son métier se résume essentiellement aux « relations humaines, avec les étudiants, les entreprises, les institutionnels. Ce qui est à la fois le plus gratifiant et le plus difficile ». Cette jeune femme originaire de Belfort visait pourtant au départ l’enseignement. Après avoir décroché sa maîtrise de LEA (Langues étrangères appliquées), à Montbéliard en 2003, elle prépare en effet l’agrégation d’Anglais à Nancy. « Ça s’est soldé par un cuisant échec », s’amuse-t-elle. « Mais j’ai passé une année formidable. J’ai adoré la vie étudiante, passée avec mon futur mari, et ne garde que de bons souvenirs ! »

L’échec « cuisant » l’oriente donc vers le marché du travail. Mais deux mois de vaines recherches la poussent à opter pour une licence en communication et marketing. Qu’elle suit en alternance,marie_noelle_iste_utbm3 durant un an, en 2005, et en se partageant entre cours à Besançon et missions à l’UTBM. C’est sa première entrée dans l’établissement et elle intègre déjà la direction des relations entreprises qui s’appelle à l’époque la DRIME (Direction des relations industrielles et des mobilités étudiantes).

De l’accompagnement des étudiants aux visites d’entreprises

Si on lui propose un CDD dans la foulée, qu’elle accepte, elle choisit néanmoins de le rompre deux mois plus tard. « Je n’avais que 26 ans et j’avais envie d’aller voir aussi ce qui se passait dans le privé », explique-t-elle. Et ce, même si l’expérience UTBM, qui lui donne l’occasion de se frotter à des « missions très riches et variées », lui « plaisait déjà énormément ». Elle assouvit donc sa curiosité durant sept mois à Strasbourg, en tant qu’assistante de direction régionale chez Norisko. Ce qui ne lui plaît pas ! Elle postule donc à son retour sur le poste de l’UTBM qu’elle avait occupé auparavant, resté vacant depuis, et le réintègre avec de meilleures conditions et un statut de catégorie A. Depuis 2014, elle y est à « demeure » puisqu’elle est désormais titulaire.

Ce métier apporte beaucoup car on se pose des questions sur soi, sur la façon dont on communique notamment. Et il faut toujours s’adapter, rebondir, être à l’affût des comportements (…) Et quand on y parvient, c’est une vraie satisfaction !

Si depuis mars 2015 la jeune femme a été promue responsable des partenariats entreprises et de la formation continue, elle se souvient avec beaucoup de plaisir de ses missions en tant que chargée des relations entreprises et d’insertion professionnelle. « J’aimais faire du coaching auprès des étudiants », raconte-telle. « Leur apprendre à faire un CV et une lettre de motivation et les accompagner jusqu’à l’entretien de recrutement, ce qui permet de démystifier aussi cette étape. Car si les étudiants-ingénieurs sont au point techniquement, ils ont parfois un peu de mal à se vendre. D’ailleurs ils oublient systématiquement de valoriser leur vie associative souvent très riche ! »

Un travail qui apprend à s’adapter et à rebondir

Aujourd’hui, sa principale mission, au-delà de son rôle de « coordinateur de service », consiste à développer des partenariats avec les entreprises pour générer des offres de stages et d’emplois, développer l’apprentissage et attirer davantage de public salarié dans les formations continues de l’UTBM. Et l’une des parties de ce nouveau travail qu’elle apprécie le plus sont les visites d’entreprises. Ce qui ne l’empêche pas de garder un pied dans l’insertion car, avoue-t-elle, les contacts avec les étudiants lui « manquent beaucoup ». Elle continue ainsi d’animer certains des ateliers obligatoires dédiés aux techniques de recherche d’emploi pour les premières années de branche et des TD à destination des étudiants du tronc commun.

De ces deux aspects de son travail qui ont marqué ses années passées à l’UTBM, Marie-Noëlle Iste dit avoir appris énormément. « Cela apporte beaucoup car on se pose des questions sur soi, sur la façon dont on communique notamment », explique-t-elle. « Et il faut toujours s’adapter, rebondir, être à l’affût des comportements, de ce que l’on ne veut pas nous dire ! Et quand on y parvient, c’est une vraie satisfaction ! »

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Côté jardin – De l’air !

Votre passion ? L’opéra ! J’ai vu mon premier opéra avec mon compagnon à Nancy, à 23 ans quand j’étais étudiante. C’était Don Giovanni et je suis tombée raide dingue. Pourtant je ne faisais pas du tout partie de ce monde là. Ce n’était pas ma culture, j’y suis arrivée sans bagage. Je ne connaissais que la flûte à bec, apprise à l’école (rires). Et comme j’ai des origines italienne de par mon père, entendre chanter en italien m’a procurée beaucoup de joie ! J’ai voulu aller plus loin et je me suis rendue compte que c’était finalement très accessible. Que l’opéra n’est pas destiné à une élite, contrairement à ce que certains peuvent penser. La seule barrière est celle que l’on se met.

Une préférence pour un compositeur ? Puccini. C’est certainement le dernier grand compositeur italien. Et il était très moderne. Quand on écoute ses opéras, on a l’impression d’entendre une bande originale de film. Il a d’ailleurs été très apprécié à son époque par les italiens, aux États-Unis et en Amérique du Sud, et il vivait un peu comme une star d’aujourd’hui. Une fois sur deux, je fonds en larmes quand je l’écoute. Sa musique est tellement prenante !

C’est merveilleux de se retrouver à quelques centimètres d’un ténor. On a la cage thoracique qui vibre !

marie_noelle_iste_utbm4Avez-vous transformé cette passion en activité ? J’ai déjà eu une expérience avec l’Ensemble Justiniana* qui crée des opéras avec les habitants de villages francs-comtois. J’ai ainsi chanté parmi les chœurs dans plusieurs représentations de l’opéra bouffe d’Offenbach, Les Brigands. C’était plutôt drôle ! J’ai découvert aussi que chanter apporte du bien-être, comme une séance de sport. Et cerise sur le gâteau, ils m’ont aussi proposé un petit rôle muet, celui de la princesse de Grenade qui se fait dépouiller. C’est merveilleux de se retrouver à quelques centimètres d’un ténor. On a la cage thoracique qui vibre ! Et il faut se retenir pour ne pas pleurer !

Un moment qui vous a marquée ? Je vais chaque année aux Chorégies d’Orange*. Le festival se déroule au théâtre antique qui contient 8 à 10 000 places et dont le mur de scène, immense et extrêmement bien conservé permet aujourd’hui des décors incroyables intégrant de la projection 3D. Sa conception permet d’entendre les sons de la manière la plus naturelle qu’il soit. C’est là que j’ai eu ma première émotion intense, la première fois que j’y suis allée en 2012, pour l’opéra Turandot de Puccini, en entendant le premier air de l’Acte III, magnifique et ultra connu, Nessun Dorma. Une prestation à couper le souffle ! De manière générale, j’ai une profonde admiration pour les artistes lyriques et en terme d’émotion aucun ne laisse indifférent, mais celui qui me touche le plus est Jonas Kaufmann, un ténor allemand qui est pour moi un extraordinaire Ovni ! J’ai aussi ressenti une très forte émotion en rentrant pour la première fois à la Scala. Il y a eu tellement de créations et de chefs d’œuvre là-bas ! Et mes premières émotions en musique classique, je les ai eues enfant, en regardant Fantasia. Je suis une fan de Disney !

D’autres passions ? Le tourisme urbain. Notamment dans les grandes villes européennes. J’aime les monuments, découvrir l’architecture, la culture, l’histoire politique, économique, les loisirs aussi… Milan, que j’ai découverte pour la première fois à l’occasion d’un stage en 2002 en 3e année de LEA, m’a énormément marquée. C’est une ville très riche d’un point de vue historique, le plus gros centre économique de l’Italie et elle est en même temps très attachante car à taille humaine. À chaque voyage, à Londres, Dublin, Bruxelles, Rome, Venise, Zurich …, je suis tombée sur des choses extraordinaires. Et tout ce qui est nouveau j’adore ! Et aller à l’opéra à chaque voyage que je fais est aussi un défi que je me suis lancée !

 

* Compagnie qui, dans le but de démocratiser l’art lyrique, va à la rencontre du public, forme et intègre ce dernier dans certaines de ses productions
* Les Chorégies d’Orange en juillet-août

Crédits

Un article de : Camille Pons
Crédits photos : Samuel Carnovali

  

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