Le 29 mai, l’avenir de la planète va se jouer à l’UTBM !

Sous l’impulsion de leur prof John Phillips, des étudiants de l’UV EV02 Energy, environment and sustainable development vont se mettre dans la peau de négociateurs participant à un sommet mondial sur le climat.

Sur le papier, c’est simple : nous devons obligatoirement et en urgence réduire de façon sensible nos émissions de carbone. Il en va de l’avenir même de la planète, et ce constat est dressé dans tous les pays du monde. Mais les choses se compliquent singulièrement quand ces pays se mettent autour d’une table et réfléchissent aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre l’objectif. Car dans un environnement mondialisé et hyper-concurrentiel, chaque décision a forcément des conséquences sur la compétitivité des économies, sur la santé des états et la vie quotidienne de leurs habitants.  Le dialogue est en effet difficile entre les pays qui commencent depuis peu à goûter à un développement lié aux émissions croissantes d’aujourd’hui, et d’autres pays, qui doivent leur développement aux émissions du passé et demandent aux premiers de faire des efforts…

 

Géopolitique de l’énergie et du climat

C’est la raison pour laquelle des sommets sur le climat, pourtant d’une cruciale importance, comme celui de Copenhague en 2009, accouchent parfois d’une souris et d’un bilan très décevant. Cet exercice, des étudiants de l’UTBM vont s’y prêter le vendredi 29 mai, sous l’impulsion de John Phillips, prof d’anglais, prof d’énergies renouvelables en anglais et responsable de l’UV Energy, environment and sustainable development. “Dans ce cours transdisciplinaire créé en 2008”, explique-t-il, “j’évoque notamment les impacts géopolitiques de la dépendance aux énergies fossiles, et les effets de leur épuisement progressif. Nous parlons par exemple de l’acheminement du gaz naturel en suivant le tracé des gazoducs. Nous nous intéressons aux énergies renouvelables ; les étudiants sont ainsi capables de dimensionner une installation photovoltaïque en fonction de la taille d’un bâtiment”.

“On va avoir besoin de vous !”

Des connaissances qui sont aussi une prise de conscience pour les élèves-ingénieurs : “Nous dressons avec eux le constat que la terre se réchauffe très vite, que la population mondiale augmente et que les économies sont en croissance perpétuelle”, résume John Phillips. “La « decarbonisation » d’énergie s’impose ainsi du fait qu’il faut produire cette énergie beaucoup plus efficacement qu’actuellement. Et c’est là que je dis aux étudiants : on va avoir vraiment besoin de vous, les ingénieurs !

Pour parfaire cette sensibilisation, rien de mieux qu’une mise en situation. D’où ce jeu de rôles, créé par l’organisation Climate Interactive, auquel une trentaine d’étudiants va participer en endossant le costume de négociateurs réunis pour un sommet mondial sur le climat. “Ils tiendront les rôles de représentants américains, européens, chinois, indiens, d’autres pays développés et d’autres états en voie de développement. Chaque négociateur devra faire des propositions, des concessions, des compromis, tout en défendant les intérêts de son pays. Là est toute la difficulté !

 

Un Anglais amoureux de la Franche-Comté

On me dit parfois : mais Londres ne te manque pas ? Eh bien pas du tout ! J’adore la Franche-Comté, les balades et les villes à taille humaine. Ici, c’est parfait !” A 36 ans, John Phillips est depuis bientôt douze ans installé en France. Diplômé en ingénierie mécanique à l’université de Bath, c’est un stage dans une entreprise d’Annecy qui l’amène une première fois de l’autre côté du Channel. Il s’y plaît et termine ses études à Centrale à Paris. Amoureux de la nature, cycliste sans voiture, John s’intéresse depuis longtemps aux questions environnementales. Il a ainsi activement participé au développement industriel d’installations photovoltaïques qui suivent la course du soleil, mises en oeuvre à Audincourt et Dole.

 

 

Mesure de l’impact en temps réel

Les données, selon plusieurs scénarios possible, seront entrées dans un logiciel, qui mesurera en direct l’impact des décisions sur le réchauffement climatique. “J’ai aussi souhaité reproduire le fait que le monde entier sera suspendu aux résultats de ce sommet”, s’amuse John. “Il y aura donc des étudiants qui tiendront le rôle de journalistes, et qui diffuseront des informations sur un live-tweet. Histoire de mettre une pression supplémentaire aux négociateurs !” Et le prof poussera même le sens du détail en donnant de meilleures conditions de travail aux pays les plus riches, ceci afin de reproduire l’inégalité des rapports de force entre les nations puissantes et les pays en voie de développement… Au final, ce vrai-faux sommet sera peut-être la répétition générale de celui, très officiel, qui se tiendra en décembre à Paris.



Crédits

Un article de : Serge Lacroix
Crédits photos : UTBM /DR